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« Les maisons vides » Laurine Thizy

Lyon

Comment ne pas se rappeler de cette jeune femme, venue il y a dix ans nous suivre à l’hôpital dans le cadre de son mémoire en sociologie traitant du rire dans les soins. L’œil vif, avisée, elle avait su percevoir  toutes les finesses et subtilités, les non-dits et le méta langage parfois bien caché derrière nos sabots de clowns. Ce mois de janvier, Laurine sort son tout premier roman , « Les maisons vides »; un roman à la fois dur et poétique, réaliste et pudique, terriblement beau. Et au détour de l’histoire forte et puissante de la jeune Gabrielle, des clowns à l’hôpital. Voguant de quelques moments précis que nous avions vécu sous l’œil attentif de Laurine, au total imaginaire narratif servant le propos du livre, toujours pudique, toujours en finesse …

A ma question, « pensais tu déjà lorsque tu étais venue nous suivre, mettre des clowns dans ton premier roman? », Laurine m’a répondue «Oui et non. Les clowns arrivent tardivement dans ma construction, quand il était devenu évident que j’avais besoin de pleins de filtres pour poser la voix du narrateur. Mais tu le sais, à l’époque j’étais restée frustrée sur l’impossibilité de la sociologie de rendre toute la poésie de vos interventions, et il m’était resté à l’idée, dans un coin de ma tête, qu’il n’y avait que la littérature pour faire comprendre cela. J’espère que vous prendrez cela comme un hommage. C’est mon écriture, mais c’est votre travail

Puissante et sensible, l’histoire de Gabrielle, l’histoire de Maria, l’histoire d’une adolescente meurtrie par un lourd secret, portée par l’écriture fine et intelligente de Laurine Thizy.

« Par une nuit aux étoiles claires, Gabrielle court à travers champ. Elle court, je crois, sans penser ni faiblir, court vers la ferme, la chambre, le lit, s’élance minuscule dans un labyrinthe de maïs, poussée par une urgence aigue, par le besoin soudain de voir, d’être sûre. Gabrielle sait qu’il est trop tard, ses mains meurtries le lui rappellent, pourtant elle court, de toute la vigueur de ses treize ans. »

A lire absolument !

Par Myriam, artiste clowne

« Les maisons vides » Laurine Thizy